Leadership sportif et participation féminine : les tendances à surveiller cette année

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Arianne Bergeron

Au Québec, la sphère active est en constante évolution et de plus en plus de figures féminines y laissent leur marque. Découvrez les sept tendances qui prendront leur essor en 2024 en matière de leadership et de participation des filles et des femmes dans les milieux du sport, du plein air et de l'activité physique.

1. L’écriture inclusive 

«Le masculin l'emporte sur le féminin»: cette règle de grammaire soulève aujourd’hui bien des débats. En imposant le masculin comme genre neutre de la langue française, elle invisibilise plus de la moitié de la population. Pourquoi et comment utiliser l’écriture inclusive? Nous y répondons dans cet article.  

En 2024, l'inclusion et l'ouverture à la diversité seront des thèmes plus importants que jamais dans le monde du sport, du plein air et de l'activité physique. La directrice générale d'Égale Action Kim Dupré affirme que «l'écriture inclusive est très pertinente actuellement et pour l’année à venir». Sur son site Web, l'organisme propose une boîte à outils développée pour soutenir les gestionnaires du milieu sportif. Parmi ces outils, on trouve le Guide pour une écriture inclusive en sport au Québec. Celui-ci présente les principes de la rédaction inclusive pour rendre les femmes plus visibles dans les communications. 

La conseillère aux programmes chez Fillactive Élisabeth Lagacé abonde dans le même sens: «On parle de l'utilisation de l'écriture inclusive dans nos communications et même sur le terrain. Inspirons-nous des Jeux du Québec, qui ont décidé d'innover et de produire des visuels pour ses officiel·le·s en utilisant l'écriture inclusive!». 

2. L'inclusion sous toutes ses formes 

Au-delà de l'écriture inclusive, on note une ouverture grandissante au sein des organisations sportives du Québec. Plus qu'une tendance, l'EDI (équité, diversité, inclusion) se taille une place de choix parmi les mouvements-phares de l'année 2024, comme en témoigne Élisabeth Lagacé : «Les discussions autour de l'inclusion seront d'actualité en 2024. C'est une thématique qui transcende l'ensemble des congrès et des formations dans le milieu [du sport, du plein air et de l'activité physique].» 

L'organisme Fillactive, dont la mission est d’amener les adolescentes à être actives pour la vie, aborde d'ailleurs le sujet de l'inclusion LGBTQ+ avec sensibilité et transparence sur son site Web. Mme Lagacé mentionne également le Sommet Le sport c'est pour la vie, qui se tiendra les 20 et 21 mars prochains à Québec. Le thème du Sommet 2024 est «Tout le monde a sa place». L’événement invite la communauté sportive à s’unir pour cultiver un écosystème du sport et de l’activité physique «où les individus se sentent en sécurité, inclus et intégrés à chaque étape de leur parcours». 

Soulignons finalement le travail d'initiatives comme Société inclusive, dont le but est de favoriser la création d’environnements physiques et sociaux plus inclusifs pour les personnes ayant des incapacités. 

3. Les activités participatives et multisports 

Pratiquer des activités physiques, sportives ou de plein air non compétitives permet aux filles et aux adolescentes de renouer avec le plaisir d'être actives. C'est ce qu'a réussi à prouver l'organisme Fillactive grâce à son programme-phare. 

En collaboration avec les écoles secondaires, l'objectif du programme est de mettre sur pied une équipe multisports non compétitive ouverte à toutes les filles ainsi qu’aux jeunes aux identités de genres multiples qui se reconnaissent dans l’offre.  

«Fillactive espère que les activités participatives et multisports auront la cote dans toutes les offres scolaires, municipales et associatives en 2024», soutient Élisabeth Lagacé. Les écoles qui choisissent de devenir partenaires ont accès à de nombreuses ressources pour élaborer une programmation variée d’activités récréatives qui correspondent aux besoins et aux préférences des jeunes de leurs établissements. 

L'approche véhiculée par l'organisme s'appuie sur le plaisir, l'esprit d'équipe, l'épanouissement et l'engagement. Selon ce rapport de recherche de Fillactive, cette approche fonctionne. Parmi les jeunes personnes considérées «inactives» au début du programme, 32% ont augmenté leur niveau d’activité physique, 61% l’ont maintenu et seulement 7% l’ont diminué. 

4. Le plein air de proximité 

Un retour à la terre… et au plein air. Voilà ce qu'on prévoit pour 2024 en matière de vie active. Le plein air de proximité est un concept qui consiste à utiliser les espaces naturels et les aménagements de plein air situés près de chez nous pour pratiquer des activités physiques. 

Selon Élisabeth Lagacé, cette pratique, qui s'est faite (re)découvrir durant les périodes de confinement de 2020, est là pour rester: «Pour renouer avec notre environnement naturel, le plein air de proximité sera mis de l'avant [en 2024]. Toutes les occasions seront bonnes pour sortir dehors. Les grandes expéditions dans des lieux idylliques sont toujours bienvenues, mais les sorties quotidiennes dans notre quartier le sont tout autant.» 

Voici quelques exemples d'activités qui s'intègrent facilement à notre routine quotidienne: 

  • Prendre une marche dans son quartier; 
  • Faire un fort ou un bonhomme de neige; 
  • S'amuser au parc municipal; 
  • Rouler à vélo, dans les rues ou dans les sentiers. 

D’autres outils pour profiter du plein air de proximité à la maison sont proposés Vifa Magazine.  

«Pour renouer avec notre environnement naturel, le plein air de proximité sera mis de l'avant en 2024. Toutes les occasions seront bonnes pour sortir dehors. Les grandes expéditions dans des lieux idylliques sont toujours bienvenues, mais les sorties quotidiennes dans notre quartier le sont tout autant.»

  • Élisabeth Lagacé, Fillactive
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5. Les communautés de pratique

Les communautés de pratique sont idéales pour partager des connaissances et faire avancer des enjeux de société. La création de valeur est au cœur du processus. Pour y arriver, deux notions sont importantes, nous explique Sylvie Béliveau, directrice, équité des genres en sport chez Égale Action: «Ça rassemble des personnes qui partagent un même enjeu ou une même passion, qui jouent un rôle similaire dans leur milieu et qui veulent faire une différence. On a donc la notion du groupe, puis on a la notion d'engagement. Quand on participe à une communauté de pratique, on s’engage à partager, à se mettre vulnérable et même, à partager nos erreurs. Pourquoi? Parce que de l'erreur, tout le monde peut apprendre.» 

«Quand on organise la communauté de pratique, c'est pour qu'ensemble, on puisse faire émerger les enjeux. Notre réflexion nous apporte une discussion et tout le monde peut avancer. L'idée, c'est de vraiment créer de la valeur et d’initier un changement de mentalité.»

  • Sylvie Béliveau, Égale Action 

La communauté de pratique permet aux gens de se rassembler dans le but d’avoir un impact collectif sur leur milieu. Mais surtout, elle donne une voix aux personnes qui sont directement concernées par les enjeux abordés dans ces rencontres. Selon Mme Béliveau, cette approche est d'autant plus pertinente dans un milieu comme celui du sport: «À Égale Action, on a tenu [des communautés de pratique] avec des femmes dans des postes de leadership et des femmes entraîneures. Souvent, ces femmes-là se retrouvent seules parce que statistiquement, il y a plus d'hommes qui vont prendre ces rôles-là. [Des entraîneures et des femmes leaders], il y en a qui se sentent isolées. Ça leur a permis de trouver de la validation. Ça permet aussi de construire un réseau.» 
 
Dans un contexte de leadership, la directrice est d'avis que toutes les fédérations et les organisations sportives gagneraient à travailler de concert pour profiter des connaissances de chacun. «Quand on organise la communauté de pratique, ajoute-t-elle, c'est pour qu'ensemble, on puisse faire émerger les enjeux. Notre réflexion nous apporte une discussion et tout le monde peut avancer. L'idée, c'est de vraiment créer de la valeur et d’initier un changement de mentalité.» 

6. Le hockey au féminin

Du côté de notre sport national, les femmes prennent leur place, tant dans les postes de leadership que sur la glace. De la LNH à la LPHF en passant par nos ligues amateurs, les sportives s'approprient l'espace… et il y a de quoi en être fières!  
 
La Ligue professionnelle de hockey féminin a vu le jour en août 2023. Composée de 6 équipes au Canada et aux États-Unis, dont une à Montréal, ses premiers matchs seront disputés dès janvier 2024. À la vice-présidence des opérations, on trouve Jayna Hefford, ex-hockeyeuse de l'équipe nationale canadienne de hockey féminin et 7 fois championne du monde.  
 
Du côté de la Ligue nationale de hockey, Jessica Campbell, entraîneure-adjointe des Firebirds de Coachella, a été la première femme à pratiquer lors d'un match de hockey de la LNH, lors du match préparatoire du Kraken de Seattle.   
 
De la vice-présidente Jayna Hefford à l'entraîneure Jessica Campbell, les modèles féminins de leadership sportif brillent dans le hockey professionnel. Mention spéciale à Nela Lopusanova, une jeune hockeyeuse slovaque connue pour avoir réussi un but «Michigan» (un but compté depuis l'arrière du filet) au Championnat du monde des moins de 18 ans en 2023. Elle pulvérise tous les records de sa division (incluant ceux des garçons), si bien qu'elle pourrait possiblement être la première femme à intégrer la LNH! 

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Arianne Bergeron

7. Les médias sociaux comme source d'inspiration 

Pour la plupart d'entre nous, les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien – et ce n'est pas près de changer en 2024. Si on met de côté les filtres irréels et les trends éphémères, on peut trouver du bon sur les médias sociaux. À preuve: notre liste de 19 femmes inspirantes à suivre sur les réseaux sociaux.  

YouTube, Instagram et TikTok sont des plateformes très populaires auprès des générations Z et Alpha. Ils sont également une porte d'entrée qui permet de rejoindre ce public au cœur de son quotidien pour l'informer, l'accompagner et l'inspirer. 

De nombreuses personnalités en ligne ont à cœur de véhiculer une image positive du corps et d'influencer les jeunes à adopter un mode de vie sain et actif. Pour plusieurs, découvrir la routine d'une personnalité active au quotidien dans leur fil d'actualité sera le coup de pouce dont elles avaient besoin pour se motiver à bouger! 

Saviez-vous que La Lancée est aussi présente sur les médias sociaux? 

 

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