Guide pour une écriture inclusive dans le sport: pourquoi et comment l'adopter!

Parfois décriée et souvent jugée complexe, l’écriture inclusive n’a pas toujours très bonne presse. Il s’agit pourtant d’un outil simple et efficace permettant de donner de la visibilité aux filles et aux femmes. Le milieu sportif ne doit pas faire exception !   

L’écriture inclusive, qu’est-ce que c’est? 

L’écriture inclusive est une approche de rédaction qui vise à promouvoir l’égalité des genres afin d’éviter l’effacement des femmes, mais aussi les autres identités de genre. Certaines personnes la voient comme étant complexe, car elle remet en question les règles grammaticales établies où le masculin est considéré comme un genre neutre et universel. Toutefois, l’adoption de l’écriture inclusive permet de présenter des communications équitables et neutres pour tous les genres. 

Pourquoi adopter l'écriture inclusive dans le sport?

 

Mettre en lumière celles qu’on voit peu  

Les filles et les femmes en sport sont largement sous-représentées dans les médias. Le sport féminin peine à être vu et l’on entend bien moins souvent la voix des athlètes féminines que celle de leurs confrères masculins. L’écriture inclusive, en permettant d’évoquer explicitement les femmes, est un moyen de lutter contre cette invisibilisation. Elle propose des alternatives pour rendre plus visibles les femmes dans diverses formulations plus inclusives. 

L’objectif est ainsi de refléter la diversité des identités de genre afin de promouvoir une meilleure représentation des femmes tant à l’écrit que dans l’action, sur le terrain. La rédaction inclusive dans le sport permet ainsi de contribuer à la mise en valeur des femmes et à la participation de celles-ci dans le milieu sportif.

Comment adopter l'écriture inclusive dans le sport?

On oppose souvent à l’écriture inclusive sa supposée illisibilité qui serait liée à une surutilisation du point médian (comme dans cet exemple : participant∙es) ou des doublets abrégés (comme dans cet exemple : participants[-es]). Mais la rédaction inclusive regroupe en réalité plusieurs outils dont vous pouvez user pour varier votre style . 

Voici 3 façons d'intégrer l'écriture inclusive à vos communications.  

1- Utiliser a formulation complète ou au long  

La formulation au long, aussi appelée doublet, est une approche de l’écriture inclusive qui vise à mentionner tous les gens afin d’inclure toutes les identités de genre. La formulation complète ne nécessite aucun point médian ou parenthèse et vise à mettre l’accent sur tous les genres afin de leur donner exactement la même importance. 

Attention!  La formulation au long peut alourdir le texte et le rendre moins fluide, surtout si celui-ci est long ou que les mêmes expressions se répètent fréquemment. Elle est surtout utilisée pour de courts messages et textes. On priorise cette formulation lorsqu’il est essentiel ou important de féminiser le texte. 

Exemples de formulation complète ou au long : 

  •  Les entraîneurs et les entraîneures doivent respecter les règles du jeu.
  •  Les sportives et sportifs doivent s’hydrater durant le tournoi. 

 

2- Utiliser la formulation abrégée avec le point médian 
 
Le recours à la formulation abrégée est parfois nécessaire pour alléger les textes tout en rédigeant de manière inclusive. Elle est aussi utile lorsque le nombre de caractères est limité. La forme abrégée est utile pour féminiser un terme plutôt que de le répéter complètement en utilisant la formulation féminine. 

Dans un contexte de répétition ou un texte long :

  • Bienvenue à l’ensemble des participant·es / les participant·es pourront choisir leur menu, etc.

 

Question de ponctuation, le point médian ou les doublet abrégés?

Égale Action recommande d’utiliser le point médian plutôt que les doublets abrégés tels que préconisés par l’Office québécois de la langue française (OQLF). Les raisons qui motivent ce choix sont les suivantes :   

  • Le point médian n’a pas d’autre fonction aujourd’hui dans la langue française. Son usage ne peut donc pas prêter à confusion.   
  • Le doublet abrégé (par exemple : sportif[-ive]) utilise plutôt des parenthèses ou des crochets. Ces signes de ponctuation ont une signification en langue française. Pour ce qui est des parenthèses, l’OQLF précise que leur fonction est « de permettre l’insertion d’un élément accessoire dans une phrase ». Or, l’écriture inclusive se veut une façon de promouvoir l’égalité femme-homme, et non de présenter la féminisation comme un accessoire !  

Le point médian est ainsi une façon de mettre sur un pied d’égalité femmes et hommes dans les formes abrégées de vos communications.  

 

3- Utiliser la formulation neutre ou rédaction épicène 

La formulation neutre ou épicène est une approche de la rédaction inclusive qui consiste à utiliser des termes ou des phrases qui ne font référence à aucun genre en particulier. Elle permet d’éviter d'alourdir le texte avec des marques ou symboles comme le point médian pour représenter toutes les identités de genre. 

La rédaction épicène permet donc d’inclure de façon équitable toutes les identités de genre de façon équitable et neutre. 

Lorsqu’il n’est pas nécessaire de spécifier le genre :

  • La personne responsable de l'organisation de l'événement doit être disponible. 

Lorsqu’il est préférable d’éviter les stéréotypes de genre :

  • Chaque individu a le droit de choisir sa propre carrière professionnelle selon son sport. Les personnes retenues pourront appliquer par la suite au programme de bourses. 

Attention, car la rédaction épicène est parfois critiquée car elle pourrait invisibiliser les groupes de femmes et de filles en utilisant des termes neutres. 

Au-delà de cette question, l’écriture inclusive demeure surtout la conséquence d’une volonté consciente de la personne qui l’utilise de faire voir les femmes et les filles dans sa communication. Cette pensée doit être au fondement même de l’élaboration et de la conception du message.   

Écriture inclusive en sport : un outil facilitant 

Afin de faciliter votre transition vers ce mode de rédaction, vous pouvez vous référer au guide pour une écriture inclusive en sport au Québec d’Égale Action. Le document recense :   

  • des arguments nécessaires pour entamer les démarches de rédaction inclusive;  
  • une définition de l’écriture inclusive;  
  • des exemples et règles de rédaction pour une écriture inclusive;  
  • un lexique;  
  • une grille d’évaluation/aide-mémoire de rédaction inclusive.   

Adopter l’écriture inclusive peut paraître un acte anodin, voire accessoire, mais cela démontre en réalité votre souhait de donner aux femmes et aux filles dans le sport toute la visibilité qu’elles méritent. Cela vaut la peine d’essayer !  

L'écriture inclusive est aussi un élément clé d'une approche intersectionnelle.

« Il ne s’agit pas de "penser" au masculin puis de "traduire" autrement. La féminisation, c’est d’abord un mode de pensée avant d’être un mode d’écriture. »  

- Comité institutionnel de féminisation, 1992 

Entraîneure VS entraîneuse : quel est le bon terme à utiliser en sport?

Avez-vous remarqué ? Nous privilégions l'emploi du mot  « entraîneure » plutôt que « entraîneuse », pourtant recommandé par l'Office québécois de la langue française. La raison est la signification historique du mot « entraîneuse », qui désigne une « jeune femme employée dans un bar, un établissement de nuit pour attirer les clients et les engager notamment à danser et à consommer » et qui a une connotation négative. Ainsi, et comme l'avait aussi décidé la Direction de la condition féminine de l'Ontario dans son Guide de rédaction non sexiste de 1994, Égale Action préconise l'usage du mot « entraîneure »  et l'utilise dans toutes ses communications. 

 

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