Travailler ses muscles, améliorer sa mobilité, relever de nouveaux défis, développer sa créativité… les bienfaits de l’escalade sont nombreux. Et contrairement aux idées reçues, ce sport est hautement accessible!
Les trois femmes passionnées que nous vous présentons en sont d’ailleurs convaincues. Chacune à leur façon, elles rendent l’escalade plus ouverte et inclusive autour d’elles.
Sabrina Thayer-Head, athlète
Alors que la majorité des athlètes font de la compétition depuis leur plus jeune âge, Sabrina a découvert l’escalade à 18 ans lors d’un voyage aux États-Unis. Tombée sous le charme de ce sport, elle a progressivement pris goût à la compétition, faisant preuve d’une grande détermination. Bien qu’elle n’ait pas reçu d’invitation au championnat provincial au cours de sa première saison, Sabrina n’a jamais baissé les bras. «J’étais triste, mais je suis revenue en force l’année suivante! Il ne faut pas abandonner, et accepter d'avancer un objectif à la fois.»
Grâce à sa persévérance, Sabrina gravit les échelons jusqu’à atteindre la finale au Championnat canadien d’escalade en 2024, une immense fierté après tant d’efforts. Membre de l’équipe élite du Rose bloc, elle s’implique aussi activement dans son milieu. Elle travaille pour la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade, où elle organise le circuit des jeunes pour la Coupe du Québec. Sur la scène fédérale, elle représente également les athlètes domestiques sur la Commission des athlètes de Climbing Escalade Canada.
Inspirée par l’athlète Babette Roy, aujourd’hui devenue une bonne amie, Sabrina accorde une grande importance à la place des filles et des femmes dans le sport. L’escalade est d’ailleurs, à ses yeux, une activité relativement récente qui a su profiter de la vague d’inclusivité des dernières années. «À mon tour, je sens que je peux avoir un impact positif sur le parcours des jeunes. Être un modèle pour la prochaine génération de grimpeuses, c’est une vraie source de motivation pour moi!»
«À mon tour, je sens que je peux avoir un impact positif sur le parcours des jeunes. Être un modèle pour la prochaine génération de grimpeuses, c’est une vraie source de motivation pour moi!»
- Sabrina Thayer-Head, athlète

Aurélie Suberchicot, fondatrice, trésorière et directrice générale d’Accès Grimpe
Aurélie Suberchicot carbure aux défis, surtout lorsqu’il s’agit de combattre des injustices et préjugés. Auparavant directrice des communications pour la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade, elle a fondé Accès Grimpe en 2018, un organisme pionnier au Québec dans le domaine de l’escalade adaptée. Depuis ce temps, les personnes vivant avec un handicap physique ont de multiples occasions de grimper, dans une ambiance où prime la solidarité. Elle-même adepte d’escalade à l’extérieur et en salle, Aurélie met aujourd’hui son énergie au service de sa communauté. «Je grimpe moins, pour mieux faire grimper les autres!»
Sa vision: la clientèle qui bénéficie des activités d’Accès Grimpe est avant tout composée de sportives et sportifs, et leur handicap ne les définit pas. C’est d’ailleurs ce changement de regard qu’elle transmet autant aux centres qu’aux professionnel·le·s de la santé, ainsi qu’à l’ensemble des grimpeuses et grimpeurs.
Depuis sept ans, Accès Grimpe évolue à vitesse grand V. L’organisme a fait venir des ouvreuses et ouvreurs de circuits internationaux et l’entraîneur en chef de l’équipe de France de paraescalade, afin de former des gens d’ici. Un programme regroupant toute l’expertise acquise par Accès Grimpe est également sur le point d’être finalisé, et sera partagé avec la communauté canadienne, et même à travers le monde! «Avoir créé un organisme qui marque l’histoire du sport, en partant de zéro, c’est très stimulant. En sept ans, la mission d’Accès Grimpe rayonne plus que jamais!»
«Avoir créé un organisme qui marque l’histoire du sport, en partant de zéro, c’est très stimulant. En sept ans, la mission d’Accès Grimpe rayonne plus que jamais!»
- Aurélie Subercicot, fondatrice, trésorière et directrice générale d'Accès Grimpe

Vanessa Trudel, entraîneure de paraescalade
Sportive et entraîneure dans l’âme, Vanessa a d’abord coaché les arts martiaux avant de découvrir l’escalade. Sa passion l’a même menée à fonder sa propre entreprise: Beta Ninja. C’est en répondant à une offre d’emploi chez Accès Grimpe qu’elle a plongé à fond dans l’univers de la paraescalade. Même si on pourrait croire l’inverse, elle affirme que la distinction entre l’escalade et la paraescalade demeure très mince. «C’est un sport de créativité, car les parcours changent tout le temps et demandent de s’adapter. C’est la même chose pour une personne à mobilité réduite: l’idée est seulement de trouver une solution personnalisée pour qu’elle puisse, elle aussi, grimper!»
Pour Vanessa, tout le monde a sa place dans le milieu de l’escalade. D’ailleurs, elle entraîne autant des athlètes que des personnes qui en font pour le plaisir de bouger. Peu importe leur motivation, les bénéfices sont nombreux, tant sur le plan physique que mental. À ses yeux, l’escalade agit même comme forme de thérapie, car elle exige de se concentrer sur le moment présent. «La paraescalade aide les gens de mes groupes dans leur vie quotidienne, par exemple au niveau de leur équilibre ou de leur autonomie dans leur transfert en fauteuil roulant. Comme quoi sortir de sa zone de confort peut vraiment faire la différence!»
Fière de représenter les entraîneures féminines dans son milieu, Vanessa incite toutes les filles et les femmes à tenter l’expérience. «Nous sommes une communauté très accueillante, qui s’encourage mutuellement. C’est ça, la force de l’escalade!»
«Nous sommes une communauté très accueillante, qui s’encourage mutuellement. C’est ça, la force de l’escalade!»
- Vanessa Trudel, entraîneure de paraescalade
