Le sport féminin: entre résistance quotidienne et victoires collectives

soccer-femininLaLancee
Arianne Bergeron

En tant qu’athlète et étudiante à la maîtrise en psychologie du sport, je réfléchis constamment à la place des femmes dans le milieu sportif. Bien qu’il m’arrive de céder à certains aspects négatifs, je demeure fière et inspirée par les avancées significatives du sport féminin et par les progrès accomplis par les athlètes féminines. Pour faire taire cette petite voix critique en moi, je vous partage cet article, destiné autant aux filles et femmes sportives qu’aux garçons et hommes qui les soutiennent, tous et toutes passionné·es de sport féminin.

Un vecteur d’émancipation

Le sport a longtemps été, et demeure encore partiellement, un domaine dominé par la masculinité. 

Cela étant dit, les grands mouvements féministes ont significativement marqué l’évolution de la présence féminine dans ce milieu. L’exemple emblématique de Kathrine Switzer, première femme à courir officiellement le marathon de Boston en 1967, illustre parfaitement cette lutte (Paradis-Lemieux, s. d.). En défiant l’interdiction faite aux femmes de participer au marathon, sa pratique sportive est devenue un symbole de résistance contre la culture de sport exclusivement masculine de l’époque.

Cette forme d’émancipation par le sport persiste aujourd’hui. La résistance quotidienne s’incarne dans chaque action entreprise par les femmes dans le domaine sportif, du simple fait de pratiquer une activité sportive jusqu’à la participation à des compétitions de haut niveau (Isard et al., 2023). Bien que cela puisse sembler banal, ces actes contribuent progressivement à déconstruire la perception du sport comme un domaine exclusivement masculin. 

D’ailleurs, les efforts remarquables d’athlètes féminines qui pratiquent leur sport tout en défaisant des stéréotypes ont mené aux Jeux olympiques de Paris 2024, les plus égalitaires par rapport au genre (ONU Femmes, 2024).

WNBA et PWHL: Titres sexistes, mais succès réel

L’émancipation du sport féminin a parmi d’atteindre une visibilité dont nous pouvons être fière en matière du sport professionnel féminin. 

Malgré que les acronymes PWHL et WNBA sont critiqués à propos de la nécessité d’ajouter le «W» pour «Women» - alors qu’aucun «M» pour «Men» n’est utilisé dans les ligues masculines - ces deux organisations sportives ont connu une croissance remarquable au cours de la dernière année (Dubé-Moreau, 2023). Lors des finales de la WNBA 2024, il y avait une moyenne de 1,6 million de téléspectateurs par match, soit une hausse de 115% par rapport à 2023 (Brito, 2024). Les trois derniers matchs de la série ont même établi des records de matchs des finales de la WNBA les plus regardés sur le câble. Du côté de la PWHL, l’engouement est tout aussi impressionnant: le 20 avril 2024, le match entre Montréal et Toronto au Centre Bell a attiré 21 105 spectateurs, établissant un record mondial d’assistance pour un match de hockey féminin (McLellan, 2024).

Cette visibilité accrue s’étend également aux athlètes individuelles qui inspirent les nouvelles générations. Des championnes comme Simone Biles (gymnastique), Sha'Carri Richardson et Gabbie Thomas (athlétisme) ne brillent pas uniquement par leurs performances olympiques, mais aussi par leur influence culturelle, notamment à travers des séries documentaires populaires sur Netflix (Simone Biles Rising et Sprint). La présence médiatique de ces femmes, et d’autres comme elles, forment un modèle important pour les filles, les femmes et les fans féminines, ayant un impact positif sur leur participation sportive, leur estime de soi et leurs aspirations de carrière (Allison et al., 2024; Meier, 2015).

«La présence médiatique de ces femmes, et d’autres comme elles, forment un modèle important pour les filles, les femmes et les fans féminines, ayant un impact positif sur leur participation sportive, leur estime de soi et leurs aspirations de carrière.»

(Allison et al., 2024; Meier, 2015)

soccer-adolescenteLaLancee
Arianne Bergeron

Des petites actions qui parlent grand

Maintenant que le sport féminin gagne en visibilité, il ne faut pas cesser de maintenir l’élan de sa promotion. Des actions concrètes peuvent faire la différence à tous les niveaux.

Se réunir entre femmes pour pratiquer un sport ensemble est bien plus qu’une simple activité physique: c’est un acte d’émancipation. D’autant plus, partager ces initiatives sur les médias émet un exemple positif aux filles et renforce la solidarité féminine. Il existe même des clubs ou regroupements sportifs féminins comme Les Limettes, un collectif de femmes cyclistes, et d’autres à travers le Québec dans plusieurs sports (ski hors-piste, vélo de montagne, etc.) ou encore à découvrir sur le site de La Lancée: 

Bien plus qu'un simple espace numérique, La Lancée s'active à mobiliser les acteur·trice·s québécois·e·s concerné·e·s pour créer, ensemble, des chances égales pour les filles et les femmes du Québec. Une action à notre portée: suivre et promouvoir les organismes œuvrant et soutenant les femmes dans le sport, comme Égale Action qui offre formations, balado, outils. 

Enfin, nous avons l’opportunité d’avoir une équipe à Montréal dans la SLN, nouvelle ligue professionnelle de soccer féminin du Canada: un pas de plus vers la reconnaissance du sport féminin. Pourquoi pas aller voir un de leurs matchs et encourager ces athlètes féminines ce printemps 2025? D’autres opportunités pour soutenir les femmes athlètes sont également présentes, comme les matchs féminins de sports universitaires. Allez-y avec de jeunes femmes et des filles afin de leur offrir des modèles féminins dans le sport. 

Cet article a été rédigé par


Articles et Outils

Voir tout