La Lancée et Hooké présentent la série «Connectées par le plein air», qui célèbre la force, la résilience et la passion des femmes qui occupent des rôles de leaders dans le monde du plein air.
On y rencontre des duos dynamiques, comme celui de Renée-Claude Bastien, guide professionnelle d’aventure et formatrice de plein air, et Chloé Rochette, fondatrice et entraîneure en chef du Mouvement HappyFitness.
L’une a plus de 20 années d’expérience et d’histoires à partager. L’autre est une jeune entrepreneure passionnée par son métier. Suivez-les dans leur randonnée hivernale jusqu’au sommet de la montagne Noire, dans les Laurentides.
Renée-Claude Bastien: le plein air au féminin, d’aujourd’hui et de demain
Renée-Claude Bastien exerce le métier de guide d’aventure professionnelle depuis plus de 20 ans. Elle est cheffe d’expédition au sein de l’équipe des Chèvres de Montagne, une communauté de femmes en plein air (la plus grande au Canada!).
Renée-Claude forme également la relève comme coordonnatrice et enseignante du programme de Guide en tourisme d’aventure du Cégep de Saint-Laurent, en plus d’être formatrice au service de différentes fédérations de plein air.
Outre son amour de la nature, ce qui inspire la guide d’aventure, c’est l’idée de travailler avec des gens et de les aider à développer leur confiance. «C’est sûr que c’est un métier d’humain, alors il faut que tu veuilles travailler avec l’humain d’abord. Et en plus de ça, moi, la nature, être en plein air, le milieu naturel, ça m’allume!».
Même avant leur rencontre, Renée-Claude Bastien faisait déjà bonne impression auprès de Chloé Rochette, qui la qualifie de «référence en termes de plein air au Québec». L’entraîneure ajoute: «C’est vraiment une bonne chose pour plein de femmes, qui soit s’initient au plein air, soit sont des habituées, de rencontrer quelqu’un comme Renée-Claude, parce que c’est quelqu’un d’expérimenté, mais [aussi vraiment] terre à terre.».
Chloé Rochette: trouver le plaisir dans l’entraînement… et dans la vie
Chloé Rochette est la fondatrice du Mouvement HappyFitness, où elle exerce aussi le rôle d’entraîneure en chef. La mission de son entreprise, qu’elle a fondée en 2012, est de «contribuer à bâtir une société plus mobile et vivante en réformant la discussion entourant le bien-être». Elle est également l’autrice du livre Tout le monde aime danser, un plaidoyer pour libérer le mouvement. «La force du mouvement, c’est notre façon principale en tant qu’humain d’interagir avec la vie. C’est fondamental pour l’être humain.».
Son leadership sportif ne date pas d’hier. Plus jeune, elle a enseigné le ballet et le ski. Elle a également été coach de triathlon. Quand elle a fondé son entreprise, elle était habitée d’un désir de partager l’importance du plaisir, dans l’entraînement comme dans la vie.
«La force du mouvement, c’est notre façon principale en tant qu’humain d’interagir avec la vie. C’est fondamental pour l’être humain.»
- Chloé Rochette, fondatrice et entraîneure en chef — Le Mouvement HappyFitness
Selon Renée-Claude, Chloé est également une leader positive pour la communauté féminine de plein air. «Chloé, c’est une femme qui a parti son entreprise, qui est gestionnaire maintenant, qui fait bouger les femmes avec cette belle vision-là. Plus on est à se motiver ensemble, à se donner confiance ensemble, à bâtir notre estime ensemble, ça va faire qu’au final, tout est possible. Je pense qu’elle est un bon modèle pour ça.».
(Re)trouver son rythme de vie grâce au plein air
Dans l’exercice de son métier, Renée-Claude Bastien a remarqué que le monde du plein air n’échappe pas à ce désir de résultats instantanés qu’on retrouve dans différentes sphères de notre société. «On est devenus impatients dans plein de choses. En plein air, il y a des gens qui n’ont aucune expérience et qui veulent tout de suite aller faire la ''grosse affaire'' et là, ils ne réussissent pas. Je pense que [c’est important] de prendre les choses par étapes quand on a un objectif. D’accepter que le processus, c’est l’apprentissage et qu’après ça, l’expédition, c’est la destination.»
Chloé Rochette, de son côté, déplore la récupération du plein air à des fins commerciales et le souci de performance qui pèse constamment sur nos épaules. «[Le mouvement], on en a fait une marchandise. On a créé une industrie autour de ça. On se bat contre une pression externe tellement forte: [celle] d’aller plus vite, de faire mieux, de faire plus, Tout va très vite, on est surchargés.»
Pour l’une comme pour l’autre, la nature a beaucoup à nous apprendre. Pratiquer le plein air permet de s’éloigner du rythme effréné de la vie moderne pour découvrir celui des espaces naturels: une ode à la lenteur. Renée-Claude explique: «La nature bouge à un rythme qui est vraiment différent du nôtre. C’est beaucoup plus lent. Je pense qu’il y a quelque chose là de quoi on peut s’inspirer. [L’idée] de prendre le temps.»
Femmes et plein air: une expédition qui suit son cours
Quelle place les femmes occupent-elles sur la scène du plein air au Québec? Selon Renée-Claude, on y voit beaucoup plus d’amatrices de nature et d’aventure qu’à ses débuts. Néanmoins, il y aurait encore du chemin à faire. «Il y a 20 ans, souligne-t-elle, quand j’ai commencé à faire du plein air, je ne me rappelle pas qu’il y avait des mouvements féminins». Elle ajoute que «le milieu du plein air, c’est déjà un super petit milieu. Le milieu des femmes en plein air, lui, est vraiment encore très petit».
Dans son rôle d’entraîneure, Chloé a vu certains freins qui découragent les femmes de faire de l’activité physique. «Je vois beaucoup de femmes qui s’empêchent de participer à des activités, qui s’empêchent d’essayer des sports parce qu’elles ont la perception que ce n’est pas pour elles. Je trouve que c’est un gros déconditionnement social à faire [cette idée] qu’il y a des “sportives” et des “non-sportives”.»
Même constatation du côté de Renée-Claude, qui tient à transmettre ce message à celles qui hésitent à se lancer dans l’aventure du plein air. «Il y a des femmes qui se sentent encore un peu nerveuses [de s’initier au plein air]. Moi, je les invite à essayer parce qu’avec tous les regroupements féminins qu’on voit présentement, une gang de filles […] rassemblées autour d’un même intérêt, après une heure, c’est sûr qu’elles se sont déjà faites des amies!»
La force du réseau, la puissance des modèles féminins
Le plein air nous permet de bouger et d’entrer en contact avec la nature, mais aussi de créer des liens d’amitié et de se réunir avec des gens qui partagent nos intérêts et notre réalité. Comme le démontre Renée-Claude Bastien, les communautés féminines de plein air apportent beaucoup à celles qui les fréquentent. «Je pense que les femmes se retrouvent dans des communautés de plein air féminines comme Les Chèvres de montagne parce que ça leur permet de se faire un réseau d’amies. Pour un instant, elles se sentent très supportées par le groupe dans lequel elles viennent de s’intégrer.»
C’est en participant elle-même à une fin de semaine d’expédition avec un groupe uniquement composé de femmes qu’elle a réalisé tout ce que cela pouvait offrir. «Il y a vraiment un apport de force qui est amené. Un encouragement, une solidarité… il y a comme une charge émotive qui vient un peu avec ça, d’échanges et de partage, qui est vraiment unique quand tu te retrouves entre femmes.»
«On vit dans une belle période où on a l’occasion de motiver et de mobiliser les jeunes femmes à voir des modèles positifs de ce qui est possible.»
- Renée-Claude Bastien, guide professionnelle d’aventure
Il est important que les femmes aient accès à des communautés féminines où elles pourront prendre plaisir à être actives. Et selon Renée-Claude Bastien, la présence de leaders au féminin peut changer le visage du plein air au Québec. «On vit dans une belle période où on a l’occasion de motiver et de mobiliser les jeunes femmes à voir des modèles positifs de ce qui est possible.»
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