Initier les femmes aux sports de plein air, émerveiller les enfants à la nature, apprendre le leadership par le biais d’expériences à l’extérieur et offrir des voyages d’aventures: voici les différentes missions que ces femmes passionnées ont décidé de porter en démarrant leur entreprise.  

Joanie St-Pierre, fondatrice de Ti-mousse dans brousse 

Passer du temps en nature avec ses jeunes enfants, bien des mamans en ont la volonté. Mais la parentalité comporte son lot de défis et bien souvent, organiser une sortie en camping ou dans la forêt semble insurmontable. C’est pour combler ce besoin que Joanie a fondé Ti-mousse dans brousse. Selon elle, les bienfaits que la nature apporte aux enfants passent par l’émerveillement des parents. 

Joanie a été guide de tourisme d’aventure durant 15 ans. À la naissance de sa fille, elle avait créé un blogue pour partager ses bons coups de sorties en plein air. Puis, la communauté a grandi et les jeunes familles lui ont manifesté leur besoin de socialisation et d’information pour réaliser des activités en nature. Maintenant, Ti-mousse comporte des divisions dans plusieurs régions du Québec dont Charlevoix, l’Outaouais et les Laurentides. Son objectif : outiller et faciliter l’autonomie des familles dans l’organisation de sorties au grand air avec de jeunes enfants de façon sécuritaire.  

Ti-mousse dans brousse cible les familles avec enfants de 0 à 6 ans. Mais Joanie s’est entourée d’une équipe dynamique et elle développe aussi des formations pour les CPE voulant entamer un virage nature. Tout récemment, elle a mis sur pied une halte-garderie-nature dans la vallée Bras-du-Nord à Portneuf.  

Diplômée en tourisme d’aventure au cégep de Saint-Laurent, elle a complété sa formation par un bac en géographie et études autochtones à l’Université Laval. Pour elle, les bienfaits de la nature c’est aussi savoir comprendre le territoire et les gens qui l’occupent. Influencée par les savoirs autochtones, elle est convaincue que le contact avec la nature est en quelque sorte le troisième éducateur d’un enfant au même titre que son noyau familial et l’école.  

Suzanne Arruda, cofondatrice des Karavaniers 

Formée en éducation et en adaptation scolaire, Suzanne décide de travailler dans le milieu du tourisme après avoir eu la piqure des voyages. Elle croise Richard Remy qui vient de fonder Karavaniers. Cette rencontre déterminante coïncide avec son envie de partager son plaisir de voyager autrement. 

Depuis maintenant plus de 20 ans, Karavaniers offre des voyages d’aventures en petits groupes pour découvrir différents pays à pied ou au fil de l’eau. Depuis les bureaux de Montréal, Suzanne assure la coordination des équipes disséminées aux quatre coins du monde, dans plus de trente destinations.  

Précurseure dans le domaine, ses convictions n’ont pas changé. Les voyages organisés par l’agence ont pour philosophie première de respecter la nature et les gens qui y habitent. « Notre clientèle a évolué, constate Suzanne. Le plein air est maintenant plus accessible. Bien des gens sont avides de découvrir une nouvelle façon de voyager en respectant l’environnement, et surtout de prendre leur temps ».  

Depuis ses débuts, l’entreprise compte plusieurs femmes guides et spécialistes, autant dans le bureau pour l’organisation des voyages que sur le terrain. Les guides québécois·es travaillent en partenariat avec les équipes locales avec lesquelles des liens forts se sont tissés au fil des années.  

Même après toutes ces années de voyages, Suzanne est toujours partante pour découvrir un nouveau coin de pays et elle reconnaît la chance qu’elle a de pouvoir exercer un tel métier.  

Pascale Vézina Rioux et Émilie Richard, directrice et codirectrice de Les Chèvres de montagne 

Les Chèvres de montagne, c’est une vaste communauté de femmes désireuses de pratiquer le plein air. Depuis plus de six ans, l’entreprise offre des activités d’initiation et de progression à différents sports de plein air : vélo de montagne, escalade, canot, ski hors-piste, etc. Le concept : des groupes d’une dizaine de filles accompagnées d’un entraîneur ou de guides spécialisés pour maximiser l’expérience, mais surtout pour avoir du plaisir, sans miser sur la performance. Pour la plupart d’entre elles, c’est le déclic qui leur donne envie de continuer par elles-mêmes.  

Les deux femmes dynamiques à la tête de l’entreprise sont unanimes : Les Chèvres de montagne venait combler un véritable besoin. « Bien que les femmes commencent à devenir plus nombreuses dans les sports de plein air, le point sensible, c’est le réseau social », constate Pascale. « Bien souvent, les filles ont le désir de pratiquer une nouvelle activité, mais elles ne trouvent pas de partenaires ». Selon Émilie, « Les filles apprennent différemment. Elles préfèrent se sentir rassurées par des explications techniques lorsqu’elles commencent une nouvelle activité. Ensuite, elles sont plus confiantes pour progresser et se dépasser ».   

Pascale, enseignante en mathématiques au secondaire, amène le côté pédagogique à l’organisation. Lorsqu’elle planifie des activités, elle sait s’entourer d’équipes professionnelles qui savent bien communiquer leur passion du sport. Émilie est nutritionniste. Elle met l’accent sur la notion de plaisir dans chaque activité et en profite parfois pour apporter des notions sur l’alimentation ou de multiples trucs et recettes.   

Fondée dans la région de Québec, l’entreprise compte maintenant des chapitres dans plusieurs régions, dont la Gaspésie, la Mauricie, l’Estrie et les Laurentides. Le prochain défi des Chèvres : offrir des occasions de plein air aux jeunes filles dès l’école secondaire, pour qu’elles conservent de bonnes habitudes au moment où elles arrivent au cégep et à l’université.  

Claudia Bélanger, fondatrice d’Ésope  

Devenir un bon leader, c’est comme apprendre à faire du vélo, ça ne s’acquiert pas dans les livres, ni même sur une vidéo YouTube. Claudia Bélanger en est convaincue. La jeune femme a mis sur pied Ésope, une entreprise à Chicoutimi, qui offre des formations de développement du leadership en misant sur le plein air et l’éducation expérientielle.  

Claudia et son équipe organisent des camps de deux à trois jours dans lesquels les participants apprennent à développer leurs habiletés de leaders dans l’action, par exemple dans des activités de survie, des simulations en plein air ou encore en contexte d’expédition. L’approche est expérientielle. « La nature et le sport rapprochent les gens et les font sortir de leur zone de confort », explique Claudia. À travers l’expérimentation de nouvelles habiletés, l’entraide et des discussions bien encadrées, les participants font des erreurs, puis se reprennent. Cela met en valeur leur leadership personnel, mais aussi leurs capacités à collaborer et à développer des compétences plus stratégiques de leader; une mécanique qui ne s’apprend pas dans une salle de classe!   

Claudia est une mordue de nature. Elle détient un baccalauréat en plein air à l’Université du Québec à Chicoutimi et une maîtrise en gestion des organisations. Pour l’instant, les formations s’adressent surtout à des organisations et la clientèle en redemande! Claudia remarque que plusieurs femmes y trouvent une façon de se donner confiance en elles dans leur milieu de travail et leur vie professionnelle.