Équité des genres: 6 projets inspirants pour la participation des filles

L’Association canadienne des parcs et loisirs (ACPL) a mis sur pied un programme de financement pour les municipalités et les communautés qui mettent en œuvre des projets visant l’équité entre les genres dans le sport récréatif. Présentation de six projets subventionnés au Québec. 

Subventionné par Sport Canada, le programme appuie les efforts visant à recruter des filles et des femmes, et à assurer leur participation continue dans le sport récréatif. Il cible en particulier les filles de 9 à 15 ans, les mères de jeunes enfants, les femmes de 55 ans et plus et les filles composant avec des facteurs identitaires croisés (religion, origine ethnique, handicap, orientation sexuelle, etc.).  

1. Motivaction Jeunesse : Projet Émeraude 

Émeraude est un projet d’intervention psychosociale par le sport et le plein air, qui accompagne les jeunes filles de 10 à 20 ans. Le projet vise les élèves des écoles secondaires Jean-de-Brébeuf, la Cité et Vanier, ainsi que le milieu du CIUSSS de la Capitale-Nationale, direction de la protection de la jeunesse (site l’Escale).  

Une intervenante de milieu est présente tout au long de l’année scolaire et effectue un suivi individuel auprès des jeunes filles. Ce travail de proximité touche en particulier les jeunes filles issues de l’immigration, celles vivant des difficultés psychosociales ou provenant d’un contexte socioéconomique difficile.  

Émeraude fait la promotion de la santé et des saines habitudes de vie en proposant une panoplie d’activités attrayantes : club de filles, activités sportives (yoga, course, slackline), activités de plein air (randonnée, ski de fond, patin), entraînements en salle, extérieurs ou virtuels. C’est l’occasion pour les jeunes filles de vivre des expériences sportives positives et d’élargir leur vison d’elles-mêmes et de leur corps.  

Des ateliers de discussion (égalité des genres, relations amoureuses) leur donnent un espace pour prendre la parole et développer leur estime de soi. Elles demeurent en contact entre elles grâce à un groupe privé sur les réseaux sociaux, encadré par les intervenantes. 

2. Patro de Charlesbourg : Programme Étu-Actif 

Le programme Étu-Actif vise à contrer le décrochage scolaire auprès de jeunes du primaire en situation de difficultés scolaires. Étu-Actif vient aussi en aide aux jeunes présentant des signes de sédentarité ou vivant au sein de familles où l’encadrement académique est un enjeu majeur. 

En 2020, le Patro de Charlesbourg a mis sur pied un volet au sein du programme Étu-Actif s’adressant exclusivement à la clientèle féminine. En plus d’obtenir de l’aide aux devoirs, un groupe d’une trentaine de filles de 5e et 6e année du primaire est venu bouger deux à quatre fois par semaine, après l’école. Elles ont découvert des sports traditionnels (soccer, course, volley-ball) et expérimenté de nouvelles activités (spikeball, pickelball). Elles ont même pris part à deux tournois sportifs rassemblant sept Patros du Canada. L’équipe féminine du Patro de Charlesbourg a remporté les honneurs du tournoi de soccer à l’automne 2020; un succès qui a eu un réel impact positif sur la confiance en elles des jeunes filles.  

Le programme Étu-Actif a aussi prévu des ateliers culinaires afin d’inculquer de saines habitudes de vie aux participantes qui leur resteront pour l’avenir.  

La suite après le primaire? Le Patro de Charlesbourg s’est associé à la polyvalente de Charlesbourg, laquelle est affiliée à l’organisme Fillactive dont la mission est d’amener les adolescentes à demeurer actives pour la vie. Une suite logique pour les participantes du programme Étu-Actif. 

3. Réseau Aquatique Drummondville : Un bébé, un cours 

Le projet Un bébé, un cours, offert depuis l’automne 2021, donne un accès gratuit au cours d’aquapoussette à chaque maman et son nouveau-né jusqu’à 1 an.  

Ces cours étaient offerts depuis plusieurs années au Réseau Aquatique de Drummondville, mais leur gratuité les a rendus si populaires, que plusieurs plages horaires se sont ajoutées. Les responsables du programme observent que les cours favorisent grandement le retour graduel des femmes à la pratique d’activité physique. Les nouvelles mères y trouvent une occasion de bouger et de passer un moment merveilleux avec leur bébé, mais aussi d’échanger avec d’autres mamans qui vivent les mêmes réalités. 

Dans une eau chaude à 29 °C, les cours visent la remise en forme après l’arrivée de bébé par des exercices d’intensité modérée à élevée, et l’initiation de bébé dans l’eau en toute sécurité. Par la même occasion, les participantes découvrent les autres programmes offerts au complexe aquatique et bien souvent s’y inscrivent pour poursuivre leur progression. 

4. Ville de Varennes : yoga féminin sur l’eau 

La planche à pagaie, c’est le nouveau sport aquatique « tendance ». La ville de Varennes a fait preuve d’originalité en intégrant cette nouvelle activité à sa programmation aquatique estivale.  

Des cours d’initiation au yoga sur l’eau ont été offerts gratuitement aux mamans de jeunes enfants et aux femmes de 55 ans et plus. Les groupes uniquement féminins ont permis d’établir un lien de confiance entre les participantes, dans un esprit de plaisir et non de performance. Les cours se sont déroulés à une fréquence de deux jours par semaine dans la piscine extérieure du parc du Pré-Vert à Varennes durant les mois de juillet et août.  

Les objectifs ont été atteints : encourager de nouvelles citoyennes à adopter de saines habitudes de vie et attirer davantage de femmes à s’inscrire aux activités du complexe aquatique durant l’année. Les cours se poursuivent durant la session d’hiver à l’intérieur du complexe aquatique. 

5. Baseball Québec : un poste pour développer le baseball féminin 

Chez Baseball Québec, on ne fait pas qu’avoir des idées, on agit! Vanessa Riopel a été engagée en février 2021 comme coordonnatrice du développement et du leadership féminin chez Baseball Québec. 

Son rôle est d’attirer plus de filles sur les terrains de baseball, comme joueuses, mais aussi comme entraîneures, arbitres, bénévoles et gérantes d’équipes. Déjà, une ligue de filles a été mise sur pied à l’été 2021 avec plus de 150 équipes réparties partout dans la province. Plusieurs formules ont été proposées selon les régions, parfois des demi-saisons ou des fins de semaine intensives. Plusieurs équipes féminines de ringuette et de hockey y ont participé, afin de rallumer leur cohésion d’équipe après une année sans tournoi.  

La nouvelle coordonnatrice a mis sur pied des formations 100 % féminines pour recruter de nouvelles entraîneures. Son souhait : mobiliser plus de mamans pour qu’elles se sentent à l’aise sur les terrains de baseball, afin d’encourager et de coacher les jeunes. Le baseball est un sport où l’on fait souvent face à l’échec. La présence féminine est un atout important dans toutes les équipes. 

6. Vélo Québec : Toutes à vélo  

Le projet Toutes à vélo a d’abord été conçu pour offrir des ateliers d’initiation au vélo à des mères dont les enfants participent au programme Cycliste averti. Les organisateurs se sont aperçus que le besoin allait au-delà du milieu scolaire. L’invitation a donc été lancée plus largement et c’est plus de cent femmes issues de différents milieux et de différents quartiers montréalais qui ont participé au projet.  

Calqué sur le programme Cycliste averti, Toutes à vélo comprend 18 heures partagées entre un volet de théorie sur la sécurité routière, des ateliers pratiques d’initiation au vélo et des sorties sur la route dans les quartiers. Cette formation d’apprentissage du vélo et de familiarisation avec la circulation routière vise surtout à augmenter le nombre de femmes cyclistes et faire du vélo un moyen de transport pour tous.  

Le programme a été un succès à Montréal, mais s’élargira vers différentes régions au cours des prochaines années grâce à l’implication des mandataires du programme, répartis dans tous les coins du Québec. 

Des projets subventionnés ailleurs au Canada… 

Un camp virtuel de parahockey sur glace 

Du 5 au 7 février 2021, l’association Parahockey féminin du Canada a tenu un camp virtuel (Para Hockey at Home Grassroots Virtual Camp) rassemblant plus de 50 filles et femmes de tous les âges et de tous les niveaux parmi neuf provinces et territoires canadiens.  

Les joueuses étaient divisées en groupes et ont assisté à diverses sessions sur Zoom données par des joueuses de haute performance. Ce projet était une formidable occasion pour les filles et les femmes vivant avec un handicap de rester engagées dans leur sport. Elles en ont appris davantage sur leur sport et ont pu demeurer connectées à leur communauté, puisque la pandémie avait mis fin à la plupart de leurs activités.   

Oakville (Ontario) : des classes virtuelles pour les aînés 

Devant le maintien des restrictions sanitaires en raison de la pandémie, la communauté d’Oakville en Ontario s’est rapidement mise en action pour offrir une vaste programmation virtuelle à ses membres. Grâce au financement du programme Équité entre les genres dans le sport récréatif, la ville a dispensé plus de 100 classes virtuelles orientées vers les femmes de 55 ans et plus. Les activités sociales et physiques, telles que le yoga, ont permis aux femmes de briser l’isolement et de rester actives malgré le confinement et parfois malgré des restrictions de mobilité. L’une des activités les plus populaires a été la classe hebdomadaire de pleine conscience, comprenant des séances de respiration, des étirements et de la méditation.   

Lacrosse Nouvelle-Écosse : un contact inspirant entre de nouvelles joueuses et des femmes entraîneures 

Le programme Valley Female Try Lacrosse a permis à 45 filles de 8 à 17 ans d’apprendre les rudiments de la crosse par les conseils de femmes coaches expérimentées.  

Durant cinq semaines, les jeunes filles de la vallée d’Annapolis en Nouvelle-Écosse ont pu participer au programme gratuitement. Les responsables soulignent l’importance d’offrir des modèles féminins pour motiver les jeunes filles à mieux connaître et persévérer dans ce sport. Le programme a aussi été une occasion d’apprentissage pour les entraîneures et les mentors. Le projet est parrainé par Lacrosse Nouvelle-Écosse, qui espère atteindre l’équité des genres dans ce sport d’ici cinq ans.  

 

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