Depuis la pandémie, l’engouement pour le vélo de montagne a connu un essor fulgurant. Les filles et les femmes roulent d’ailleurs en grand nombre sur les sentiers escarpés du Québec!
Selon le rapport d’activités 2022 de la Fédération des cyclistes du Québec, 32 % de ses 5570 membres du secteur vélo de montagne sont des filles ou des femmes. De plus, entre 2021 et 2022, la Fédération a récolté pas moins de 375 sportives additionnelles parmi ses membres. Bien que la parité reste encore loin d’être atteinte, l’intérêt marqué de la clientèle féminine pour le vélo de montagne demeure fort réjouissant.
Kim Mongrain, entraîneuse au Club vélo de montagne Trois-Rivières, est à même de constater cette démocratisation du sport qu’elle affectionne depuis une quinzaine d’années. «Dans plusieurs régions de la province, le nombre croissant d’installations multiplie les options de celles qui souhaitent apprendre et s’initier au vélo de montagne», affirme celle qui se décrit comme une rouleuse «contemplative». Bien que la compétition et la recherche de sensations fortes soient toujours au cœur des motivations de certaines adeptes, la notion de plaisir demeure davantage à l’avant-scène.
On voit ainsi que le facteur «plaisir» est un grand levier de participation, en vélo de montagne comme pour d’autres activités physiques, sportives ou de plein air. Ainsi, les filles et les femmes pour qui le vélo de montagne se veut une activité de nature récréative sont également les bienvenues à vivre l’expérience. «Ce sport atteint désormais autant celle qui carbure aux défis que celle qui est simplement à la recherche d’une belle connexion avec la forêt», ajoute Kim Mongrain.
De sport extrême à activité familiale
Bien que la crainte des chutes associée au vélo de montagne constitue l’un des principaux freins de la clientèle féminine, l’aménagement des sentiers, conjugué à une offre d’équipement de protection de qualité, contribue à faire de plus en plus d’adeptes. Cela dit, malgré la participation accrue des femmes, leurs obligations professionnelles et familiales représentent des obstacles non-négligeables, allant jusqu’à rebuter certaines d’entre elles à s’engager comme entraîneure.
«On ne compte pas sur autant d’entraîneures féminines qu’on en souhaiterait; il s’agit d’ailleurs d’un défi dans tous les sports. On observe tout de même une certaine augmentation», affirme Louis Barbeau, directeur général de la Fédération des sports cyclistes du Québec. Heureusement, le vélo de montagne est de plus en plus pratiqué en famille. «Pendant la pandémie, les ventes de vélo ont explosé et la Fédération a atteint son plus haut sommet en nombre de membres», ajoute-t-il. De pouvoir pratiquer le vélo de montagne avec les enfants facilite donc grandement la conciliation travail et vie personnelle des femmes, favorisant par le fait même l’initiation des jeunes filles à la pratique de ce sport.
Des ambassadrices qui ont un grand rôle à jouer
Louis Barbeau reste fortement convaincu que plus il y aura de modèles féminins qui inspireront leurs consœurs à pratiquer le vélo de montagne, meilleures seront les chances de démocratiser encore davantage ce sport. À cet égard, plusieurs exemples lui viennent en tête. «Marie-Hélène Prémont, médaillée d’argent de vélo de montagne aux Jeux Olympiques d’Athènes de 2004, a amené toute une génération d’adeptes derrière elle», affirme-t-il. Récemment, Raphaëlle Carrier, âgée de seulement quinze ans, est devenue la première athlète du Québec à remporter un maillot de championne canadienne junior de vélo de gravelle. «Raphaëlle a bénéficié de modèles, ce sera désormais son tour d’inspirer d’autres jeunes filles qui aspirent à faire du vélo de compétition».
Plusieurs actions en branle
Consciente qu’il reste encore du travail à effectuer pour atteindre l’égalité, l’équipe de la Fédération des sports cyclistes du Québec continue à mettre sur pied plusieurs actions. On peut penser à la journée 100 % féminine, permettant aux femmes et aux filles de se rassembler entre elles et d’expérimenter différentes disciplines cyclistes, dont le vélo de montagne. «Cet événement annuel met de l’avant plusieurs athlètes ou entraîneures qui se veulent des modèles positifs pour nos participantes», explique Louis Barbeau. Ces dernières partagent avec enthousiasme leur motivation pour le vélo de montagne et encouragent par le fait même leurs consœurs à pratiquer les sports cyclistes de façon plus assidue. «Plus il y aura de filles et de femmes inspirantes visibles, meilleure sera notre chance d’augmenter encore davantage la popularité du vélo de montagne chez cette clientèle», conclut-t-il.
Les femmes et les filles qui désirent expérimenter le vélo de montagne peuvent consulter la liste des clubs récréatifs, disponible sur le site web de la Fédération des sports cyclistes du Québec. Certaines organisations offrent d’ailleurs des ateliers et activités d’initiation à la pratique de cette activité.