Leadership féminin en activité physique et en sport: où en sommes-nous?

Depuis plusieurs décennies, la participation et la représentation des femmes en sport et en activité physique suscitent l’inquiétude des spécialistes. Partout dans le monde, les statistiques révèlent que les filles et les femmes sont physiquement moins actives que les garçons et les hommes. Elles sont aussi moins bien représentées dans les postes de leadership, dans le domaine sportif comme ailleurs.  

En effet, un rapport de Femmes et sport au Canada, publié en 2020, indique que le taux de participation hebdomadaire des filles à un sport diminue de façon beaucoup plus importante que celui des garçons à l’adolescence. On parle d'une participation de: 

  • 58% chez les filles par rapport à 68% de garçons, chez les 9 à 12 ans; 
  • 47% contre 64% chez les 13 à 15 ans; 
  • 38% contre 56% chez les 16 à 18 ans. 

Comment expliquer cette situation préoccupante et surtout, comment faire avancer la cause? C'est ce que nous allons voir dans cet article.

Un plafond de verre encore bien présent

Au Québec comme ailleurs, le fameux plafond de verre est encore une entrave à l’évolution et à la représentation des figures féminines dans le monde du sport. 
 
En 2008, un rapport publié par le ministère de l’Éducation décrétait que les femmes n'étaient pas représentées de façon équitable dans le sport scolaire ou organisé, ni dans les rôles d'entraîneure ou d'officielle. Quinze ans plus tard, «la situation n’a guère évolué», déplore la professeure titulaire à l’Université Laval Guylaine Demers, ancienne présidente du conseil d’administration d’Égale Action, aujourd’hui directrice du Lab PROFEMS. 
 
Le portrait du sport collégial et universitaire canadien révèle également que les hommes détiennent encore une majorité écrasante des postes d’entraîneur∙es. 
 
«Le sport reste le dernier bastion de l’hégémonie masculine, explique Guylaine Demers. Les femmes ont pris leur place dans l’espace sportif, mais cette avancée a provoqué un ressac.» 
 
Ces constants démontrent qu'il reste encore bien du chemin à parcourir pour que les femmes puissent être équitablement représentées dans le monde sportif.  

Une pente ardue, mais surmontable

Malgré les difficultés, Guylaine Demers se dit optimiste. Une nouvelle génération d'hommes arrive, des hommes plus sensibles à la cause des femmes et du sport. Également, de plus en plus d'organisations de tous les continents passent à l'action pour renverser la vapeur. 
 
Au Canada, Femmes et sport au Canada travaille sur le leadership des femmes en sport. L'organisation Fast and Female Canada, quant à elle, se consacre à la participation des filles à des activités sportives. 
 
Au Québec, Égale Action lutte pour une représentation équitable et égalitaire des femmes au sein des instances sportives. Quant à Fillactive, elle œuvre pour encourager les adolescentes à adopter un mode de vie actif. 
 
Sans oublier les 14 fédérations sportives québécoises qui se sont engagées dans le projet d’accompagnement vers la parité C’est 50/50: Pour l’avancement du leadership féminin en sport, mis en œuvre par Égale Action. 
 
Finalement, dans le domaine du sport et de l'activité physique comme dans d'autres sphères de la société, les femmes s'imposent de plus en plus dans les rôles de leaders. Pour ne nommer que celles-ci, soulignons:

  • Isabelle Ducharme, directrice générale de SPORTSQUÉBEC
  • Julie Gosselin, présidente du CA de SPORTSQUÉBEC
  • Dominique Breton, sous-ministre adjointe au loisir et au sport; 
  • Isabelle Charest, ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air.

Avancées olympiques

Néanmoins, les chiffres ne sont pas qu'une source de découragement! Au niveau olympique, par exemple, la délégation canadienne est paritaire depuis plusieurs jeux. D'ailleurs, aux derniers Jeux d’été, à Tokyo, en 2020, les femmes représentaient 48,8% des athlètes, tous pays confondus. Le programme des compétitions comprenait également 18 épreuves mixtes, soit deux fois plus qu’aux Jeux de Rio 4 ans auparavant. 
 
Finalement, le Comité international olympique (CIO) permet désormais à un homme et une femme de porter ensemble le drapeau de leur délégation lors de la cérémonie d’ouverture. Ce détail peut sembler anodin, mais il s'agit d'un grand pas pour le domaine olympique. 
 
On ne peut tout de même pas oublier la sous-représentation des femmes, autant dans les postes d’influence des organisations sportives que dans la participation.

Nouveaux modèles, nouveaux possibles

Malgré le chemin encore à parcourir, on peut célébrer les progrès accomplis au cours des dernières décennies.  

«les barrières qui découragent les filles sont bien identifiées. C’est encourageant, mais il faut intensifier le passage à l’action dans le but de rejoindre toutes les adolescentes de façon efficace.»

Claudine Labelle, présidente fondatrice de Fillactive

Les organismes comme Égale Action et Fillactive contribuent tous deux à nourrir l'intérêt des filles pour l'activité physique et à permettre aux femmes d'occuper une place importante dans le domaine du sport. 
 
Pour Claudine Labelle, présidente fondatrice de Fillactive, il y a «une réelle reconnaissance de l’importance de cet enjeu» et «les barrières qui découragent les filles sont bien identifiées. C’est encourageant, mais il faut intensifier le passage à l’action dans le but de rejoindre toutes les adolescentes de façon efficace.» 
 
Par exemple, ajuster les cours d'éducation physique en milieu scolaire afin de mieux répondre aux besoins des filles permettrait de stimuler leur motivation et les encourager à conserver un mode de vie actif à l'âge adulte.  
 
En conclusion, si la participation et la représentation des filles et des femmes dans ces domaines sont préoccupantes, il ne s'agit définitivement pas d'une cause perdue. Ensemble, nous pouvons aider les filles et femmes à s'illustrer par leur leadership dans le monde du sport et de l'activité physique! 
 
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