Baseball Québec : Du baseball amateur et élite 100 % féminin
Chez Baseball Québec, le virage en faveur des femmes est entamé depuis un bon moment déjà et se poursuit à la vitesse grand V avec l'engagement, en février 2021, de Vanessa Riopel à titre de coordonnatrice du développement et leadership féminin. Celle qui a été lanceuse étoile sur l'équipe nationale parle d'une « véritable explosion » des inscriptions féminines. La création d'une ligue de baseball 100 % féminine au printemps de cette année est assurément l'initiative qui a le plus contribué à cette hausse. « On pensait avoir une soixantaine d'équipes féminines, mais finalement la ligue regroupe 150 équipes de tous les âges, précise Vanessa Riopel. Les filles et les femmes ont beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Beaucoup de femmes et de jeunes filles quittaient parce qu'elles ne voulaient plus jouer dans un monde masculin. Entre femmes, elles se sentent moins jugées et développent un grand sentiment d'appartenance. »
« Beaucoup de femmes et de jeunes filles quittaient parce qu'elles ne voulaient plus jouer dans un monde masculin. Entre femmes, elles se sentent moins jugées et développent un grand sentiment d'appartenance. »
Vanessa Riopel, coordonnatrice du développement et leadership féminin chez Baseball Québec
En plus de faire grandir la proportion de filles qui jouent au baseball, la fédération veut également permettre aux jeunes athlètes prometteuses de poursuivre leur rêve. Aussi, dès l'an prochain, un projet pilote d'une académie féminine pour la haute performance sera mis en place. « C'est une académie créée pour les femmes, explique Vanessa Riopel, et non pas un modèle de gars adapté aux femmes. » Le projet d'une ligue frontière avec les équipes de Trois-Rivières, Toronto, Boston et New York, regroupant les meilleures joueuses du Québec, pourrait également voir le jour très prochainement.
Comme tient à le rappeler Vanessa Riopel, l'égalité et la parité sont des valeurs fondamentales à la Fédération de baseball du Québec, et son mandat va beaucoup plus loin que le seul développement des joueuses. « L'objectif, conclut-elle, c'est vraiment de faire grandir la représentation des femmes dans toutes les sphères du baseball. On veut plus de femmes entraîneures, plus de femmes chez les arbitres ou les marqueurs, mais aussi plus de femmes leaders dans les CA de chaque région, dans tous les comités et chez les bénévoles. C'est le message que la fédération envoie dans le monde du baseball, mais aussi dans l'ensemble du monde du sport québécois. »
Basketball Québec : les filles d'abord
Coach d’une équipe de jeunes femmes depuis plus de vingt ans et coordonnateur au développement sportif, Georges Germanos est chargé du dossier féminin à la fédération de basketball du Québec. « C’est un sujet qui me tient à cœur, confie-t-il. Comment faire pour accrocher les jeunes filles afin qu'elles aiment ce sport dès le premier jour où elles touchent au ballon, et qu'elles continuent à le pratiquer pour la vie? » Dès son arrivée chez Basketball Québec, il y a quatre ans, Georges Germanos a instauré le Circuit Basketball Québec (CBQ) pour donner un nouveau souffle au basket en rassemblant les meilleures équipes féminines de 14 ans et moins. « L’idée, c’était d’instaurer le Circuit avec les filles et de démarrer un tout nouveau projet à la fédération au niveau féminin. Pourquoi? Parce que quand on mise sur les filles en premier, elles ne seront pas dans l’ombre des garçons. C’est une façon pour nous de redorer le sport au féminin et de lui donner de la valeur. »
« L’idée, c’était d’instaurer le Circuit avec les filles et de démarrer un tout nouveau projet à la fédération au niveau féminin. Pourquoi? Parce que quand on mise sur les filles en premier, elles ne seront pas dans l’ombre des garçons. C’est une façon pour nous de redorer le sport au féminin et de lui donner de la valeur. »
Georges Germanos, coordonnateur au développement sportif chez Basketball Québec.
En plus d’être d’abord réservé aux clubs féminins, le CBQ a également exigé que chaque équipe ait au minimum une entraîneure au sein de son personnel et, dans la mesure du possible, que les parties soient arbitrées par des femmes. « L’objectif, c’est que les jeunes filles, qu’elles soient athlètes de haut niveau ou qu’elles jouent pour le plaisir, aient des modèles féminins, précise Georges Germanos. On veut plus d’arbitres et de coachs féminins, et changer l’image d’une dominance masculine dans le sport. »
Les actions entreprises ont manifestement porté leurs fruits. En plus d’avoir permis de multiplier le nombre d’équipes féminines, les formations des 15 ans et moins et des 17 ans et moins ont raflé toutes les médailles d’or lors des Championnats nationaux de 2019, tant chez les filles que chez les garçons. Mais loin de se reposer sur ses lauriers, monsieur Germanos veut saisir la balle au bond pour renforcer la participation des filles au basket dès leur plus jeune âge, et éviter le décrochage. Pour augmenter le plaisir du jeu, la fédération a ainsi introduit le basketball à trois contre trois. Disputés sur un demi-terrain, les matchs permettent aux jeunes filles de toucher la balle plus souvent et de vivre plus de succès. « Le succès, c’est la clé, conclut Georges Germanos. Si les jeunes filles aiment le jeu, elles vont grandir avec le basketball, continuer à jouer et à s’impliquer. »
Soccer Québec : encore plus de filles au soccer
Le soccer est déjà un sport très prisé par les filles et les femmes, mais cela n’empêche pas Soccer Québec de vouloir faire encore mieux, dit d’emblée l’ex-joueuse et coordonnatrice du volet féminin à la fédération québécoise, Julie Casselman. En plus de soutenir les associations régionales qui tiennent de nombreuses activités spécifiques pour encourager la participation et la rétention du membership féminin, comme des journées « amène une amie », des festivals ou encore des rencontres avec des athlètes olympiennes, la fédération s’assure que ses politiques et ses structures favorisent l’égalité et la parité à tous les niveaux.
« On n’a pas de mal à attirer les jeunes filles, explique Julie Casselman, mais on veut faire en sorte que celles qui s’inscrivent en jeune âge demeurent actives au soccer jusqu’à l’âge adulte, que leur cheminement soit compétitif ou récréatif. » Pour y parvenir, Soccer Québec mise sur le programme Gardons les filles en sport, une formation qui aide les entraîneurs, entraîneures, animateurs et animatrices à comprendre comment les filles développent leur santé physique, mentale, sociale et émotionnelle et ce dont elles ont besoin pour réussir et rester actives tout au long de leur vie. « Notre but, c’est que les filles et les femmes qui aiment jouer au soccer ne lâchent pas. Pour cela, il doit y avoir des ligues, mais aussi des environnements sécuritaires et respectueux. Les femmes doivent recevoir un entraînement comme il se doit, qui répond à leurs besoins et à leurs valeurs. »
« Notre but, c’est que les filles et les femmes qui aiment jouer au soccer ne lâchent pas. Pour cela, il doit y avoir des ligues, mais aussi des environnements sécuritaires et respectueux. Les femmes doivent recevoir un entraînement comme il se doit, qui répond à leurs besoins et à leurs valeurs. »
Julie Casselman, coordonnatrice du soccer féminin à Soccer Québec
La victoire de l’équipe féminine aux Jeux olympiques de Tokyo va assurément contribuer à augmenter encore plus la popularité du soccer auprès des filles. « Quand un événement de cette envergure arrive, c’est sûr que ça amène encore plus de visibilité, précise Julie Casselman. L’intérêt des filles est là, mais il faut tout mettre en œuvre pour que les meilleures puissent se distinguer ou gagner leur vie au soccer si c’est ce qu’elles désirent. » Pour atteindre cet objectif, la fédération n’a pas hésité à mettre en place le programme Excel féminin destiné aux joueuses qui souhaitent atteindre de plus hauts niveaux. Débutant dès cet automne, ce programme permettra aux joueuses élite de bénéficier d’un centre et d’une structure pour s’entraîner de façon professionnelle.
Assurément, la place des femmes dans les sports est en pleine émergence, et comme Vanessa Riopel aime le mentionner, les filles ne jouent pas au baseball féminin, au basketball féminin ou au soccer féminin. Elles jouent tout simplement au baseball, au basketball ou au soccer. Elles peuvent désormais s’y adonner entre filles, et même rêver de faire partie des meilleures équipes au monde.
D’autres fédérations sportives qui font beaucoup pour les filles et les femmes
- Tennis Canada : Tennis Canada et la Banque Nationale collaborent pour la stratégie Jeu.Set.Équité. Cet engagement à long terme pour l'équité dans le tennis se déploiera jusqu'en 2027. Dans le cadre de ce programme, de nouvelles initiatives pour les femmes et les filles sont créées afin d'accroître la participation et d'assurer le leadership des femmes, ainsi que de favoriser les avancées commerciales du tennis féminin.
- Softball Canada : Lancement d’un tout premier programme de mentorat féminin, conçu afin de développer les administratrices, entraîneures et arbitres féminines du futur dans la communauté de softball au Canada. Le programme de mentorat pour les femmes au softball sera de 18 mois et établira une connexion entre les femmes qui cherchent à avancer leurs connaissances du softball et leurs habiletés d’entraîneure, arbitre ou administration avec des mentores d’expérience de Softball Canada.
- Waterpolo Québec : L’organisation s’est dotée d’une politique d’inclusion ainsi qu’une politique de parité et d’égalité des genres.
Pour davantage d’initiatives, consultez le Répertoire des pratiques inspirantes du milieu sportif d’Égale Action, qui répertorie des pratiques mises en place pour favoriser le recrutement, la rétention et l’avancement du leadership des filles et des femmes en sport.