Anabelle Guay aime se lancer des défis. Cet été, la jeune aventurière compte aller de l’Estrie aux Îles-de-la-Madeleine en vélo, à pied et à la rame. Elle est soutenue par sa mentore Mylène Paquette, la navigatrice québécoise qui a réalisé l’exploit de traverser l’Atlantique Nord à la rame en solitaire en 2013.
Objectif : promouvoir la diversité corporelle
À 22 ans, Anabelle se prépare à réaliser toute une épreuve. La Grande Traversée est un triathlon qu’elle a revisité avec pour mission de promouvoir la diversité corporelle dans les activités de plein air. En juin, Anabelle parcourra 1250 km à vélo, à pied et à la rame, en autonomie complète, à travers le Québec, la Gaspésie et le golfe du Saint-Laurent. La jeune femme de Saint-Denis-de-Brompton souhaite par la suite faire des conférences afin d’inspirer les jeunes à se dépasser et à s’accepter tels qu’ils et elles sont.
«Le sport m’a toujours apporté du bien-être, affirme-t-elle, il me permet de repousser mes limites et de véhiculer mes idées. J’ai grandi dans une famille de gens de sport, d’aventure et de plein air, mais je ne me sentais pas représentée. C’est pourquoi je voulais me lancer un défi afin de devenir un modèle pour les autres.»
Anabelle Guay avait plusieurs idées en tête. Au fil de ses réflexions, les Îles-de-la-Madeleine se sont imposées comme un but à atteindre. La famille du côté de sa mère vient en effet des Îles. «Ce chemin-là fait partie de ma vie, précise-t-elle. J’en ai d’ailleurs déjà fait des bouts en vélo.»
Dans le sillage de Mylène Paquette
Pour la traversée entre la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine, Anabelle avait besoin d’un bateau... et de conseils! Son équipe a contacté l’aventurière Mylène Paquette qui a dit oui tout de suite. «J’ai été séduite autant par le défi, confie celle qui a rangé ses rames pour devenir conférencière, que par la cause.» Mylène Paquette a été impressionnée par l’équipe qui s’activait autour d’Anabelle Guay. «Elle est mieux accompagnée et mieux préparée que moi, constate celle qui a traversé seule l’Atlantique Nord à la rame en parcourant 5000 km en 129 jours d’Halifax à Lorient, en France. J’espère, à ma manière, lui avoir ouvert la voie.»
Mylène Paquette a beaucoup de conseils à donner à sa jeune mentorée, notamment pour la dernière portion du tracé qui se fera en bateau à rames océaniques. Elle lui apporte aussi son expérience et son soutien moral. «Je sais quels genres de difficultés elle peut traverser, explique Mylène, tant dans la préparation du projet que lorsqu’elle sera seule à affronter les doutes et les grosses vagues.» Ensemble, les deux femmes ont déjà ramé l’automne dernier sur le Lac Brompton. Elles vont bientôt se retrouver pour reprendre l’entraînement. «Une chance qu’elle est là!», s’enthousiasme Annabelle Guay. «Elle s’est déjà beaucoup améliorée», assure sa mentore.
Anabelle fera les 715 premiers kilomètres de son périple à vélo. Arrivée au Mont Albert, en Gaspésie, elle empruntera le Sentier international des Appalaches à pied, pour une randonnée de 250 km à travers la chaîne des Chic-Chocs. Les 250 derniers kilomètres de son défi seront sans doute les plus audacieux: elle naviguera en autonomie à bord d’un bateau à rames depuis Forillon jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine.
Plus qu’un accompagnement, un véritable mentorat
La relation d’accompagnement entre Mylène Paquette et Anabelle Guay est basée sur la confiance, l’admiration et la complicité. Les deux femmes partagent une vision commune du sport et de l’aventure qui n’est pas liée à la performance ou à l’esthétique, mais plutôt au désir de se dépasser, au plaisir de la découverte et à l’accomplissement personnel. Elles s’inspirent mutuellement et se motivent à poursuivre leurs rêves.
Pour mener à bien son projet, Anabelle peut compter sur le soutien d’une solide équipe. Son père sera son routeur terrestre et lui apportera des ravitaillements tout au long du trajet. Un routeur météo l’informera sur les conditions pour naviguer en mer et lui indiquera les meilleures voies à suivre.
«On a déjà dû ajuster le parcours initial», confie Anabelle en précisant que les points de ravitaillement ont été particulièrement étudiés. Elle espère compléter son aventure en 50 jours, pendant ses vacances.
Étudiante et aventurière à temps plein
Étudiante en psychologie à l’Université de Sherbrooke, Anabelle mène en effet de front cette grande aventure et ses études. Elle reconnaît que ce n’est pas facile de faire les deux en même temps. «C’est tout un défi, avoue-t-elle. J’essaie de garder un équilibre. C’est comme si j’avais deux gros projets à temps plein! Je prends les choses une semaine à la fois.»
En regardant sa jeune protégée quelques semaines avant le départ pour sa Grande Traversée, Mylène ne peut s’empêcher de se remémorer son propre défi qui va fêter ses dix ans cette année. «Ça me refait vivre des moments difficiles et des moments de grâce», conclut-elle avec la sagesse de celles qui savent voir au-delà de l’horizon.
On peut suivre Anabelle Guay et son aventure sur Facebook et Instagram.